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Get away
5 mai 2008

Une drôle de journée...

Elle les regardait, verts et touffus, bien portants, bien vivants, épanouis, grands, imposants... et invisibles au quotidien. Elle les regardait, pouvait presque les toucher. Leur présence la pénétrait, leur timide beauté la surplombait. Mais elle ne leur prétait plus autant d'attention qu'ils ne le méritaient.

A quoi bon ? Son coeur battait si vite. Ses mains tremblaient, ses jambes l'abandonnaient. Tout son être se sentait tombé, se sentait sur l'étendue grisâtre et hurlante qu'elle apercevait si peu. Troublée et perdue, elle était prête : s'envoler lourdement et tomber éveillée. Elle le sentait mais l'envie était d'elle-même revenue. Si ce n'était pas aujourd'hui, cela reviendra peut-être plus tard. Le temps est cependant compté. L'action avance, l'audace mûrit. Elle touchait du bout des doigts, frôlait délicatement ce rêve et cauchemar, elle était enfin possédée par son désir.

Le sol l'appelait à présent de toutes ses forces. Ses mains posées sur la barrière aux teints oscillants, rouge et marron, ou ces couleurs chaudes pour une texture froide, ses muscles se crispaient peu à peu. Tu aurais pu partir.

Elle a croisé ce regard, familier, parfois agaçant mais aussi attentif, s'est reculée, terrorisée, toute tremblante encore. Les mains autour de sa tête, la voilà tout aussi oscillante que les couleurs qui l'entourent. Elle oublie tout et veut pleurer. Ses yeux ont à peine le temps de goûter aux plaisirs de l'humidité salée, qu'elle coure et dévale les marches sans les compter. Halletante, encore choquée par cette expérience nouvelle, ses mains suivies de près par son corps tout entier, ne cessent de vibrer au son d'une tentative ratée, au son sourd d'une chute sur le bitume.




Le scénario réitère ses attaques. Ces pulsions. Une lubie. Continuons comme si de rien n'était...

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