Ce ciel-là...

C'est un ciel qui fait mal de son bleu éclatant mais qui repose car parsemé de ces nuances de blanc poudreux.
C'est le bleu de ces quatre yeux et ces souvenirs douloureux qui n'existent pas.

Cela est venu comme un coup qui assome. Un poignard dans le dos qu'on ne saurait prédire. Des mains humides pour des yeux trempés, puis viendront ces joues sèches où passe la spontanéité du flot.
Elle étouffe et désespère, se laisse aller et penser, se comporte comme une grande enfant, triste et désemparée à la fois.

Elle reste assise. Entre foetus et larve vous ne sauriez dire lequel des deux elle vous rappelle le plus.

Ce ne sont plus quelques bribes, cette fois-ci. Ces souvenirs inexistants se relayent continuellement.
Elle a serré entre ses doigts, si jeunes à l'époque, le blouson du mort qui reposait devant elle. Plus de trois ans : le vent les gifle toujours. Elle s'accroche plus fermement encore tandis que la vitesse s'accroît. Il est sorti pour elle, pour qu'elle se sente mieux, l'a ramené, clouée à sa veste par simple volonté (ou par peur), est retourné s'asseoir dans le canapé de cuir froid et bruyant, s'allumant une cigarette.
Il a fait ça pour elle. Aujourd'hui elle ne pourrait le remercier qu'en pleurant aussi fort qu'elle l'a fait. Le dernier souvenir qui lui rappelle son vivant et sa fin.



Pleure encore, tu n'aurais pas dû te retenir...